Maroc : La répression contre les handicapés qui demandent du travail16/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1701.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : La répression contre les handicapés qui demandent du travail

Au Maroc, en février 2000, environ 50 handicapés se sont résolus à entamer toute une série de manifestations pour exiger du travail du gouvernement. Comme rien n'a bougé depuis, ils projettent de commencer une grève de la faim collective et illimitée.

En effet, les 3 millions de personnes handicapées du pays vivent le plus souvent dans la misère. Aucune aide publique, aucun dispositif de scolarisation ou d'accès à l'emploi digne de ce nom n'existent. Plus encore que les autres pauvres, ils doivent compter sur la solidarité de leur entourage et sur la charité pour survivre. Quelques-uns pourtant ont réussi à aller à l'école et à décrocher même une licence. C'est ceux-là, aujourd'hui, qui sont dans la rue et qui réclament leur dû. Certains de ces handicapés "licenciés-chômeurs" sont sans emploi depuis une bonne dizaine d'années.

Les handicapés "licenciés-chômeurs" ont dans un premier temps essayé d'alerter les autorités marocaines sur leur situation, services publics de l'emploi, ministère des Droits de l'homme, etc. Il y a environ un an, ils ont même décroché un rendez-vous avec le secrétaire d'Etat chargé des Handicapés. Mais cet entretien n'a débouché que sur de vagues promesses.

Pour faire aboutir leurs revendications, les 50 handicapés ont donc organisé des sit-in, des marches et des rassemblements devant le Parlement, les ministères des Droits de l'homme, de l'Intérieur, des Droits de la femme et des Handicapés, etc. Quelques promesses vagues leur ont été faites, mais surtout leurs actions ont été violemment réprimées par la police. Lors d'une manifestation en mai et d'une autre en septembre derniers, plusieurs handicapés ont été matraqués et emmenés en ambulance pendant que d'autres étaient interpellés. Mais la police marocaine, à d'autres moments, a opté pour l'internement des manifestants dans un hôpital psychiatrique.

Un an de lutte n'a pas entamé la détermination des handicapés "licenciés-chômeurs", bien au contraire. Si, dans les plus brefs délais, le gouvernement ne satisfait pas leur revendication, ils entameront une grève de la faim collective et illimitée, considérant qu'ils n'ont plus rien à perdre.

Il est frappant de constater que la presse marocaine et la presse internationale feignent d'ignorer ce mouvement. Pour la presse marocaine, il s'agit d'une auto-censure imposée par les patrons de presse qui sont tous à la solde du pouvoir. Les seuls périodiques qui osaient exprimer des positions différentes et publier des information

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