Réforme du collège : une baisse des moyens d’enseignement07/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2510.jpg.445x577_q85_box-0%2C62%2C822%2C1128_crop_detail.jpg

Enseignement

Réforme du collège : une baisse des moyens d’enseignement

Alors que la réforme du collège est un sujet de discorde avec les enseignants, Najat Vallaud-Belkacem prétend que « cette réforme fait partie d’un ensemble très cohérent, et qu’on le veuille ou non elle se fait dans l’intérêt des élèves ». Elle sous-entend ainsi que les réticences des enseignants seraient causées par leur refus de se remettre en cause ou de faire évoluer leur pédagogie.

En fait, comme pour les précédentes réformes des lycées ou des lycées professionnels, celle-ci signifie une baisse supplémentaire des moyens d’enseignement. Et c’est pour marquer leur refus de cette nouvelle dégradation que les syndicats d’enseignants ont appelé à la grève le 8 septembre.

Les horaires de français, de mathématiques, d’histoire-géographie ou d’autres matières sont diminués : les collégiens pourraient perdre, sur quatre ans d’études, environ deux cents heures de mathématiques et sciences, quatre-vingt-dix heures de français et histoire-géographie. La réforme met en place en échange trois heures hebdomadaires d’EPI (enseignement pratique interdisciplinaire) où les enseignants bâtiraient ensemble des projets, sans qu’aucun temps de concertation ou de co-animation ne soit prévu à cet effet.

Du coup, beaucoup de projets sont déjà mort-nés. La réforme introduit aussi une heure « d’accompagnement personnalisé » qui porte bien mal son nom, puisque les enseignants sont censés consacrer cette heure aux difficultés spécifiques de chaque élève….mais en classe entière.

Derrière les discours sur les intérêts des élèves, cette réforme, comme bien d’autres avant elle, diminue les heures d’enseignement, supprime des dédoublements ou des enseignements, comme le latin et le grec ou l’étude de langues dites rares. Ce sont principalement les milieux populaires qui sont touchés, car rien n’empêche les milieux aisés de payer des cours supplémentaires à leurs enfants. D’ailleurs, si de nombreuses options comme le latin et le grec, l’allemand, l’italien voire l’arabe disparaissent des collèges et des lycées, ce n’est pas le cas dans les lycées parisiens cotés, où les jeunes ont le choix !

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