Aides aux entreprises : la ligne rouge… des profits28/02/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/02/P5-2_Patronat_ca_baigne_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C250%2C2667%2C1750_crop_detail.jpg

Leur société

Aides aux entreprises : la ligne rouge… des profits

Après que le gouvernement a annoncé des coupes de plus de dix milliards d’euros sur les dépenses de l’État en 2024, le patron du Medef, Patrick Martin s’est empressé de déclarer au journal Les Echos que « remettre en cause les aides aux entreprises, c’est une ligne rouge ».

Illustration - la ligne rouge… des profits

Cela ne l’a bien sûr pas empêché d’applaudir des deux mains les coupes faites par le gouvernement dans les budgets de l’éducation, de la santé, de l’écologie, et de tout ce qui est utile aux classes populaires. Pour le grand patronat, c’est toujours aux travailleurs de faire des économies et des efforts, jamais à lui !

Martin voudrait même diminuer encore plus les dépenses de santé. Selon lui, « le coût d’administration de l’hôpital public est aussi anormalement élevé ». Bien entendu, il n’est pas question pour lui de diminuer les prix faramineux des médicaments, du matériel et des équipements, qui grèvent les budgets des établissements de santé et qui permettent aux trusts comme Sanofi ou Bouygues d’engranger des profits colossaux.

Si le gouvernement réduit de 10 milliards les budgets ministériels, c’est bien pour continuer à engraisser les capitalistes. En effet, depuis 25 ans, les aides de l’État au patronat (subventions, exonérations d’impôts, etc.) ont été multipliées par trois, presque toujours sans aucune contrepartie et attribuées le plus souvent aux plus grandes entreprises. Elles représenteraient aujourd’hui plus de 150 milliards d’euros par an. À titre de comparaison, le budget total de l’État en 2023 était d’environ 450 milliards d’euros. Ce sont donc bien les assistés du CAC 40 et du grand patronat qui coûtent cher à l’État !

D’après Martin, « un contexte de concurrence exacerbée » avec la Chine, mais avec aussi « la concurrence frontale avec les États-Unis » qui viennent de mettre en place un nouveau programme de subventions au patronat de plus de 400 milliards de dollars, nécessiteraient d’augmenter encore ces aides.

Si les États des pays riches taillent de plus en plus dans les budgets comme l’école et la santé, c’est pour soutenir toujours plus leur bourgeoisie dans le cadre d’une guerre économique mondiale qui s’exacerbe entre les grandes entreprises et qui peut déboucher sur une guerre tout court. Et c’est bien la préparation de la guerre que la population paye déjà.

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