Assurance-chômage : démolition accélérée28/02/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/02/P5-1_En_finir_une_bonne_fois_OK_Lupo_.jpg.420x236_q85_box-0%2C221%2C2362%2C1550_crop_detail.jpg

Leur société

Assurance-chômage : démolition accélérée

Contre le droit à l’indemnisation chômage le gouvernement mène une offensive continue. Dans une interview au Journal du Dimanche, le Premier ministre Attal a annoncé de nouvelles amputations des allocations.

Illustration - démolition accélérée

Le gouvernement avait déjà imposé, en février 2023, la baisse de 25 % de leur durée. Par exemple, la durée maximale d’indemnisation est passée de 24 à 18 mois pour les moins de 53 ans. Le prétexte était alors une baisse du taux officiel de chômage. Depuis, ce même indicateur remonte et la conjoncture économique se dégrade avec la multiplication de faillites et de licenciements. Mais le chef de ce gouvernement de combat contre la classe ouvrière non seulement ne rétablit pas la précédente durée mais vient de déclarer que cette durée « peut encore être réduite », ajoutant « qu’on peut aussi accentuer la dégressivité des allocations ». De son côté, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, répète qu’il faut aligner la durée d’indemnisation des plus de 55 ans sur celle des autres chômeurs. Elle passerait ainsi d’un maximum de 27 mois à 18. Elle était de 36 mois, il y a encore un an.

Toutes ces mesures signifieront pour les travailleurs privés d’emploi, le basculement très rapide vers la « fin de droits ». L’allocation spécifique de solidarité (ASS) prenait alors jusqu’à présent le relais. Son montant est très faible, de 545,10 euros par mois et à condition d’avoir travaillé au moins cinq ans dans la dernière décennie, d’être en recherche active d’emploi et sous condition de ressources, y compris du conjoint. C’est encore trop aux yeux du gouvernement puisque, troisième attaque programmée, Attal a annoncé dans son discours de politique générale la fin prochaine de l’ASS et le basculement direct des chômeurs en fin de droits vers le RSA.

Les périodes passées au RSA ne comptant pas pour le calcul de la retraite, contrairement à l’ASS, la conséquence sera une retraite encore amputée. Mais souvent, la plongée dans la misère n’attendra pas la retraite, car si le montant maximal du RSA est légèrement supérieur à l’ASS, les plafonds de ressources ne sont pas du tout les mêmes. Dans le cas du RSA, le plafond ne peut pas dépasser le montant maximal de celui-ci, soit 607,75 euros pour une personne seule et 911,63 euros pour un couple. Dans le cas de l’ASS, il est de 1271,90 euros pour une personne seule et de 1998,70 euros pour un couple. Ainsi une personne au chômage, dont le conjoint est au smic (1 398 euros net mensuels) sera pénalisée par la réforme en perdant son indemnisation.

Cette offensive vise à fournir au patronat une main-d’œuvre contrainte d’accepter n’importe quel emploi à n’importe quelles conditions, en plus de faire main basse sur les ressources de l’Unedic, qui ont affiché un excédent de 1,1 milliard en 2023. Elle programme la misère et la déchéance pour une fraction toujours croissante du monde du travail. Il faut s’y opposer de toutes ses forces.

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