Coopératives contre agriculteurs28/02/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/02/2900.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Coopératives contre agriculteurs

Les coopératives ont beau avoir été constituées par les agriculteurs qui en sont les sociétaires, elles participent à l’étranglement de nombre d’entre eux.

Tereos, deuxième sucrier mondial, vient d’annoncer son chiffre d’affaires et ses bénéfices en hausse, mais aussi un prix de la tonne de sucre plus bas que celui qu’espéraient les planteurs. Ceux-ci ont l’impression d’être floués : depuis déjà plusieurs années, ils cherchent à en savoir plus sur la gestion de la coopérative, sans y parvenir véritablement. Certains en ont été exclus pour avoir osé contester la gestion.

Tereos rassemble 11 200 agriculteurs dans une centaine de filiales dont certaines sont établies dans des paradis fiscaux. On retrouve la même structure dans toutes les grandes coopératives. Sodiaal, qui regroupe 16 000 éleveurs et contrôle 20 % du lait en France, est de celles qui se sont développées à l’échelle internationale. Dans ses comptes opaques, contestés par les sociétaires, les bénéfices disparaissent dans la société Sodiaal International qu’elle a constituée. La même situation se retrouve en Bretagne avec la coopérative Cooperl, spécialiste du porc, qui regroupe 3 000 éleveurs et possède 83 filiales. Elle est connue pour faire pression sur les éleveurs quant aux prix. De même Invivo, qui regroupe 300 000 agriculteurs, a aussi de nombreuses filiales et intervient dans 35 pays. Quant aux petites coopératives, la course à la rentabilité les contraint à se regrouper, par exemple dans le lait pour faire face au groupe Lactalis.

Les coopératives, d’outils des agriculteurs pour se défendre face au marché capitaliste, sont devenues des mastodontes qui échappent complètement à leur contrôle et participent à écraser les plus petits d’entre eux.

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