SNCF : à Dijon, la mort d’un cheminot13/03/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/03/2902.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : à Dijon, la mort d’un cheminot

Lundi 11 mars, vers 23 heures, un travailleur de l’équipe voie de Dijon-ville, Noureddine, a perdu la vie et un collègue d’un autre service a été blessé à la tête. Ils intervenaient en gare de Dijon-ville.

Noureddine avait 33 ans et était père de deux jeunes enfants. Apparemment, suite à un défaut détecté par la « Mauzinette » (engin de mesures), ces deux travailleurs sont retournés sur le terrain pour prendre des cotes à la règle. C’est à ce moment-là qu’ils ont été percutés par un train de marchandises.

Tout le monde, à la brigade, était effondré et comment ne pas l’être ? Comment, également, ne pas être en colère ? Cela fait des années que les cheminots font remonter tous les dangers du travail de nuit, du manque de matériel, du sous-effectif, du manque d’annonceurs. C’est quand il y a un mort qu’on voit arriver la direction nationale, pour dire la main sur le cœur : « On est avec vous. » De quoi hurler !

Depuis des années, la direction de la SNCF généralise et banalise le travail de nuit. À la voie, tous savent que les risques d’accident sont alors multipliés. La plupart des accidents mortels à l’équipement ont lieu à ce moment-là. Problèmes de visibilité, intempéries, fatigue, procédures de protections mal ficelées mettent en danger les cheminots, mais on doit finir par intervenir sur le terrain, pour rendre les voies et faire circuler les trains, comme en pleine journée.

C’est une vraie politique et un vrai choix de la direction de la SNCF que de faire circuler les trains à tout prix. Encore faudrait-il qu’elle en paye le prix et redouble de précautions. Or, pour les cheminots, respecter les procédures de sécurité déjà plus ou moins fiables, est, de fait, de plus en plus compliqué. À la voie, cela ne pardonne pas.

S’il y a une chose que les travailleurs savent et qui se confirme, c’est qu’ils ne peuvent pas du tout faire confiance à la direction. Celle-ci tentera de se défausser et de faire porter la responsabilité de l’accident, sous un quelconque prétexte, au collègue décédé. Pour les cheminots, c’est hors de question, ils n’ont pas à travailler en risquant leur vie et c’est bien la direction qui les y pousse !

Il était question de se mettre de nouveau en grève pour dénoncer l’aggravation du travail de nuit prévu par la direction, ce sera une grève en hommage à Noureddine.

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