Arabie saoudite : la transition écologique selon EDF20/03/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/03/2903.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Arabie saoudite : la transition écologique selon EDF

L’Arabie saoudite a commencé la construction de Néom, une nouvelle ville censée accueillir à terme pas moins de neuf millions d’habitants.

Cette ville comprendrait en particulier « The Line », un bâtiment-ville de 500 m de haut et 170 kilomètres de long, ainsi qu’une station de ski pour les jeux asiatiques d’hiver, tout cela en plein milieu du désert !

Le coût d’un tel chantier, futur lieu touristique des millionnaires de la planète, serait de 500 milliards d’euros. Conséquence immédiate d’un tel chantier, des populations ont été chassées. Un opposant a été tué par la police et cinq autres attendent leur exécution dans une prison de la dictature saoudienne.

Les dirigeants saoudiens présentent leur projet sous le signe de la « transition écologique ». Or la seule construction de la ville devrait émettre l’équivalent de quatre fois les émissions annuelles en CO2 du Royaume-Uni. Mais ce projet pharaonique attire les multinationales et c’est EDF qui a obtenu l’approvisionnement énergétique de la future ville. L’entreprise propose la construction et la gestion d’une centrale hydroélectrique par l’acheminement d’eau de mer dessalée et la construction de deux bassins pour la faire fonctionner. EDF, sans aucune gêne, se permet d’annoncer qu’elle accompagne l’Arabie Saoudite dans sa transition ! Comme s’il y avait quelque chose d’écologique dans le fait de permettre à des milliardaires de faire du ski et de passer leurs vacances dans des hôtels climatisés sous le soleil du désert.

Le fond des motivations d’EDF est de signer un contrat qui rapportera gros. Comme l’explique l’ancien ambassadeur français en Arabie saoudite : « Dans une période de ralentissement économique mondial, beaucoup des grands projets disponibles se trouvent dans le Golfe. »

Des ingénieurs du service hydraulique d’EDF commencent à se faire entendre, car ils ne veulent pas travailler sur ce projet. Le syndicat Force ouvrière a organisé un sondage, auquel 77 % de la centaine de votants ont répondu qu’ils y étaient opposés. Ils ont heureusement une autre idée de l’avenir de l’humanité que la direction d’EDF et ses acolytes saoudiens.

Partager