SNCF : accident mortel à Bischheim20/03/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/03/2903.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : accident mortel à Bischheim

Mardi 6 mars, un cheminot du technicentre de Bischheim, près de Strasbourg, est décédé lors d’une opération de maintenance. Les ouvriers sont sous le choc. Le travailleur avait 40 ans.

Dans ce technicentre, qui prend l’eau à la moindre averse un peu importante, les ateliers sont de plus en plus encombrés. Y circuler et y travailler devient de plus en plus dangereux. Dans cette « usine du futur », comme se plaisent à dire les directeurs, la charge de travail en 2023 représentait 450 000 heures. Ils voudraient la faire passer à 620 000 en 2024, puis 670 000 en 2025. Ce serait une augmentation de près de 50 %, sans augmentation des effectifs dans les mêmes proportions.

Ceux qui mènent des campagnes de dénigrement contre les cheminots quand ils se défendent et s’organisent ne disent pas un mot quand l’un d’eux meurt au travail. Depuis 2020, c’est le quatrième ouvrier qui perd sa vie sur les différents chantiers ferroviaires de la région de Strasbourg.

En mars 2020 déjà, un travailleur des brigades voies avait été heurté par un TER. En octobre 2020, un ouvrier est décédé, écrasé par un mur préfabriqué de 3,5 tonnes, sur un chantier Bouygues Travaux publics pour le compte de la SNCF. En juin 2023, un intérimaire, employé par Sobeca et chargé de l’installation de la fibre le long des voies, mourait heurté par un train sur un chantier dont le maître d’ouvrage était la SNCF.

À cela s’ajoutent les accidents graves comme celui par exemple d’un intérimaire de Colas Rail sur un chantier en gare de Strasbourg, qui a perdu une jambe après avoir été heurté au printemps 2023.

Ce n’est donc pas un accident isolé. Partout à la SNCF c’est la même organisation du travail, et en conséquence des accidents parfois mortels. Elle n’est pas seulement une société de transport des usagers, c’est une entreprise qui roule pour les patrons. La course au profit va encore accentuer la guerre féroce que se font et se feront les différents opérateurs ferroviaires avec l’ouverture à la concurrence. Les profits vont aux patrons qui meurent dans leur lit tandis que des ouvriers meurent au travail.

Partager