Flamme olympique : allumer le fric17/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2907-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Flamme olympique : allumer le fric

Le tintamarre olympique est monté d’un cran mardi 16 avril avec l’allumage de la flamme à Olympie. Le gratin politico-médiatico-sportif s’était déplacé pour l’occasion et a régalé la planète de ses commentaires sur ce prétendu moment de paix et de fraternité.

Les journaux télévisés ont donc partagé leurs écrans ce jour-là entre la flamme ranimée par les prêtresses en costume d’époque et l’attente d’une attaque israélienne contre l’Iran, la poursuite des massacres à Gaza, au Soudan et dans tant d’autres pays, la guerre en Ukraine, et la préparation de la guerre partout ailleurs.

Dans son parcours télévisé, la flamme ne rencontrera ni la pauvreté, ni la faim, ni les douaniers. Elle ne passera pas par les camps de détention des migrants en Grèce, ne traversera pas la Méditerranée sur un radeau et, en arrivant à Marseille, n’ira ni en rétention, ni mendier au coin d’une rue, ni même dans une de ces cités occupées par les dealers.

En débarquant en France, la flamme olympique remplira son office : réchauffer la cupidité propre aux bourgeois petits et grands qui veulent profiter de l’occasion. Il en coûtera 180 000 euros pour voir la flamme passer dans son département, sans compter les frais spécifiques à chaque commune, de façon à espérer, comme lors du Tour de France, faire connaître des spécialités locales. La flamme, protégée jour et nuit par dix-huit policiers, éclairera donc tout ce qui se vend : de Gaulle et la gastronomie, le Mont Saint-Michel et le Saint-Émilion, le parc d’attractions contre- révolutionnaire du Puy du Fou et la base de Kourou, Macron et LVMH, Jeanne d’Arc et Coca Cola, sponsor officiel du parcours de la flamme.

Macron affirme que les jeux auront coûté deux milliards « à la nation » et rapporteront « six milliards à deux mille entreprises ». On saura un jour si ces chiffres sont avérés. Mais on sait déjà que la population paiera les deux milliards par la disparition de services publics utiles, et que les bénéfices iront dans les caisses de quelques très grands groupes du BTP et des médias.

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