General Electric – Belfort : quelles garanties pour les travailleurs ?17/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2907-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Electric – Belfort : quelles garanties pour les travailleurs ?

Cela fait maintenant plus de deux ans que General Electric a décidé de revendre le secteur des turbines Arabelle qui équipent des centrales nucléaires et les EPR, secteur issu d’Alstom. Depuis il est dit aux 1 500 travailleurs que ce serait une bonne chose qu’ils soient transférés à EDF, dans le « giron français ».

Les travailleurs ne savent rien, bien sûr, du sort qui leur est réservé. Est-ce que tout le monde sera repris ? Dans quelles conditions ? Beaucoup, avec raison, restent sur leur garde et sont méfiants.

Le 10 février 2022, devant un parterre de salariés choisis et filtrés par la police, et surtout d’officiels et de notables, Macron, accompagné du PDG d’EDF, était venu à l’usine de Belfort confirmer l’intérêt de ce rachat, avec la perspective pour EDF-Framatome de réaliser de profitables affaires, avec notamment le groupe russe Rosatom, acteur important du marché des turbines Arabelle. C’était juste quelques jours avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. En même temps, Macron bonimentait sur une relance de la production de nouveaux réacteurs nucléaires d’ici 2035, la meilleure voie vers la souveraineté énergétique selon lui.

Le 1er décembre 2023, date à laquelle EDF annonçait pouvoir prendre la main, tout un cinéma devait avoir lieu dans l’usine pour recevoir ministre et PDG. Et tout a été annulé à la dernière minute ! De quoi laisser perplexe beaucoup de monde. Depuis, on en est au même point.

Tous les tenants du patriotisme économique, de la souveraineté industrielle, des « intérêts de la nation », les syndicats, partis politiques et élus de tout bord donnent de la voix, en s’adressant au gouvernement pour exiger que ce rachat se fasse.

Dans ce vaste marchandage entre grandes entreprises, les travailleurs n’ont rien à gagner. Dans tous les secteurs de GE, riche à milliards, il y a eu ces dernières années des plans de licenciements et de suppressions d’emplois en cascade. Cela continue, comme les attaques contre les salaires et les conditions de travail. De son côté, EDF a la même logique d’exploitation, de course à la rentabilité financière.

Quel que soit le futur patron, l’avenir ne peut dépendre que de la capacité des travailleurs à s’organiser eux-mêmes pour défendre leurs intérêts.

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