Lafarge : Macron et Darmanin contre les écologistes17/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2907-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lafarge : Macron et Darmanin contre les écologistes

Le 11 avril, neuf militants ont reçu une convocation pour un procès qui aura lieu le 27 juin prochain à Évreux. C’est la suite de la protestation organisée en décembre dernier par deux cents organisations écologistes ou syndicales contre le groupe Lafarge.

Le 10 décembre, une journée de protestation avait été organisée contre le cimentier, dénonçant à la fois l’artificialisation des sols et des soupçons de financement de Lafarge à l’État islamique (Daech) en Syrie, en 2016. À Val-de-Reuil, les militants avaient envahi le site, vidant des sacs de pigment de coloration pour béton et des barils de sable.

Quatre mois plus tard, le 8 avril, 17 personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre d’une enquête de la Sous-direction antiterroriste (SDAT). Les arrestations ont eu lieu sans ménagement : interpellation à 6 h du matin à coups de bélier dans la porte, fusil d’assaut braqué sur le visage, passage à tabac laissant des hématomes dans les côtes, au ventre et au visage. Les militants embarqués, les yeux bandés, se sont retrouvés au quatrième sous-sol du SDAT à Levallois-Perret, dans des cellules éclairées au néon, sous vidéosurveillance et à l’isolement complet. Le zèle mis par la BRI dans cette opération a aussi frappé d’innocents voisins des militants !

Une des militantes écologistes, relâchée sans suite judiciaire, après 60 heures de garde à vue, s’est retrouvée en pleine nuit dans une rue de Paris, menottée dans le dos, les yeux bandés et sans téléphone…

Les chefs d’inculpation retenus sont démesurés : association de malfaiteurs, dégradations en réunion, séquestration. Cinq des neuf prévenus sont sous contrôle judiciaire et doivent pointer tous les quinze jours. Certains n’ont pas le droit de se contacter et ne peuvent se rendre dans l’Eure.

N’ayant pas réussi à faire interdire les Soulèvements de la terre, le gouvernement, ministre de l’Intérieur en tête, se venge et traite comme des terroristes des militants qui sont surtout des lanceurs d’alerte. Le message est clair : les industriels, du ciment, du pétrole ou de la chimie seront défendus contre ceux qui voudraient les faire cesser de polluer.

Partager