Nos lecteurs écrivent : La cuisine patronale, c’est immangeable !17/04/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/04/P13-4_accord-dentreprise-ketchup-ok_lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C427_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent : La cuisine patronale, c’est immangeable !

Illustration - La cuisine patronale, c’est immangeable !

J’ai travaillé plusieurs mois comme serveur dans un restaurant d’une grande chaîne de grillades, en Normandie. À mon arrivée, les gérants se sont félicités que les serveurs soient payés à l’heure, et non en fonction du chiffre d’affaires par service. Quelle bonté ! Mais au final, on se retrouve au smic et on n’a même pas de primes. Normalement, dans la restauration, on a le droit à un repas par jour ou à une compensation financière équivalente. Mais là, non seulement on ne reçoit rien quand on ne prend pas de repas, mais en plus on nous interdit d’emporter le plat chez nous ou de le prendre après le service, prétendument pour « éviter les abus » !

Tout est fait pour pousser à vendre le plus possible. Ainsi, une responsable m’a reproché de donner une carafe d’eau aux clients quand ils s’installent, car cela réduit les chances que les clients consomment des boissons payantes. Il n’y a pas de petits profits, comme on dit… On est aussi mis en concurrence : chaque jour, les trois serveurs avec le chiffre de vente le plus bas doivent en plus faire le nettoyage des toilettes ! Mais bizarrement, quand un des gérants travaille en salle et se retrouve dans les trois derniers, il échappe à la corvée de nettoyage et un autre la fait à sa place. En parlant de propreté, la seule fois où la question de l’hygiène a été abordée, ça a été pour nous faire signer, en plein milieu du rush, un papier comme quoi on aurait été formés.

Les horaires de début et de fin de service ne sont connus des salariés que le vendredi pour la semaine suivante. Impossible d’organiser quoi que ce soit en avance dans sa vie personnelle.

J’aime travailler dans la restauration, car on permet à des gens de passer des bons moments. Si c’était nous, les travailleurs, qui organisions les choses, aller au restaurant serait beaucoup plus agréable – pour ceux qui mangent comme pour ceux qui travaillent !

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