Maltraitance des personnes vulnérables : les paroles creuses du gouvernement27/03/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/03/une_2904.jpg.445x577_q85_box-0%2C132%2C1383%2C1926_crop_detail.jpg

Leur société

Maltraitance des personnes vulnérables : les paroles creuses du gouvernement

Lundi 25 mars, le lendemain de l’émission de Zone interdite de M6 sur les « Scandales et défaillances de l’État » concernant les personnes vulnérables, le gouvernement s’est empressé de déclarer qu’il mettait en œuvre un plan pour lutter contre la maltraitance des personnes âgées ou en situation de handicap.

Les premières mesures consisteraient à contrôler les 9 300 établissements du territoire et à vérifier les antécédents judiciaires du personnel affecté aux services à la personne. Mais la sous-ministre chargée des personnes âgées et handicapées, Fadilla Kattabi, n’en a pas dit plus. Combien d’inspecteurs seront nécessaires, comment seront-ils choisis, sur quelle durée cette enquête se poursuivra-t- elle et combien coûtera-t-elle ? C’est le flou absolu, et cela semble tout juste des paroles en l’air pour tenter de faire croire que le sort des personnes vulnérables est un souci pour le gouvernement.

À supposer que ces contrôles puissent se faire, ils trouveront toujours des coupables parmi le personnel. Paul Champvert, le président de l’association des directeurs au service des personnes âgées, a dénoncé précisément le fait de reporter toute la responsabilité de la maltraitance sur le personnel. « Contrôler toute une profession, a-t-il dit, cela veut dire que tous les imbéciles, les stupides se sont donné rendez-vous dans cette profession. Ce n’est pas sérieux. » Il dénonce la responsabilité de l’État dans cette situation sachant « qu’il n’y a plus d’argent dans 75 % des établissements ».

Financer les Ehpad ou les établissements spécialisés pour les handicapés n’est pas la priorité du gouvernement. Il n’envisage pas de prendre sur des postes budgétaires inutiles pour embaucher le personnel nécessaire dans les établissements publics afin que les personnes vulnérables soient traitées humainement, en respectant non seulement leur dignité mais aussi leurs besoins élémentaires. Les paroles creuses et le boniment habituel ne coûtent rien.

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