Mayotte : gouvernement et RN font la course17/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2907-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Mayotte : gouvernement et RN font la course

Un an après le début de la première opération nommée Wuambushu (“reprise” en mahorais), le gouvernement a lancé mardi 16 avril l’opération « Mayotte Place Nette » qui doit durer onze semaines, jusqu’à la fin du mois de juin, pour « lutter contre l’habitat insalubre, contre l’insécurité et contre l’immigration clandestine ».

Darmanin et sa ministre déléguée chargée des Outre-mer revendiquent le déploiement de 1 700 gendarmes, policiers et militaires pour interpeller « 60 chefs de bande et détruire 1 300 bangas », des abris de fortune. Il y aurait aussi un déploiement de moyens en mer dans le canal du Mozambique, censé couper la route à toute migration venue du continent africain.

Aucune gesticulation du gouvernement n’apportera un soulagement aux maux qui pourrissent la vie de la population mahoraise dans des domaines aussi fondamentaux que l’accès à l’eau, à l’éducation et au logement. À Mayotte comme ailleurs, les travailleurs n’ont d’autre choix que celui de la lutte de classe. Ce ne sont pas les migrants les responsables de la misère de l’Éducation, des « classes tournantes ». La catastrophe du manque d’eau n’est pas due non plus à la présence de migrants. Les travailleurs de la collecte des déchets ont débrayé mardi 16 avril parce qu’ils ne veulent plus conduire des engins qui n’ont ni assurance ni contrôle technique, et là encore les migrants n’y sont pour rien.

Il n’empêche ! Aucun des responsables politiques de tous bords, qui en ce moment multiplient les visites sur l’île, ne met en cause la seule responsabilité de l’État dans la situation d’exploitation quasi coloniale de Mayotte. Aucun surtout ne remet en cause la politique impérialiste de la France, la séparation de Mayotte d’avec le reste de l’archipel des Comores pour se créer une base dans l’océan Indien.

À deux mois des élections européennes, Mayotte est un terrain de campagne. Les 20 et 21 avril, Marine Le Pen, en défense de son programme anti-immigrés et pour la suppression du droit du sol, viendra se mesurer avec Darmanin et autres champions macroniens. Dans une olympiade de la course de fond, ou du passage de relais ?

C’est au monde du travail, aux travailleurs conscients, qu’incombe le sursaut qui unifiera les exploités, où qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, contre la marche à la barbarie.

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