Moyen-Orient : Israël refuse tout cessez-le-feu03/04/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/04/Les_avions_de_chasse_du_deuxi%C3%A8me_escadron_de_F-35_de_lIAF_survolent_le_sud_dIsra%C3%ABl.IDF_Spokesperson.png.420x236_q85_box-0%2C28%2C1000%2C591_crop_detail.png

Dans le monde

Moyen-Orient : Israël refuse tout cessez-le-feu

Le 1er avril, l’armée israélienne a bombardé le consulat d’Iran à Damas en Syrie, tuant onze personnes, dont sept Iraniens. Ce raid aérien sur le territoire syrien est le cinquième en une semaine, après des centaines d’autres menés depuis le 7 octobre.

Illustration - Israël refuse tout cessez-le-feu

Les jours précédents, l’armée israélienne a abattu au Sud-Liban des responsables militaires du Hezbollah, le parti chiite, partie intégrante de l’État libanais qu’il cogère. L’armée israélienne ne se contente plus d’échanges de tirs à proximité de la frontière du Liban, mais lance des attaques jusqu’à 100 kilomètres à l’intérieur du pays, visant des villes comme Baalbek. Depuis six mois, 346 personnes ont ainsi été tuées au Liban, dont 70 civils.

En Syrie comme au Liban, en visant des combattants ou des bâtiments du Hezbollah ou des éléments iraniens, les dirigeants israéliens prétendent combattre des organisations terroristes qui financent le Hamas et lancent des roquettes contre Israël. Ce faisant, ils agissent eux-mêmes en terroristes d’État. Ils s’octroient le droit de guerroyer dans toute la région et d’abattre leurs adversaires, sans le moindre respect pour la souveraineté des pays visés et sans égard pour les populations civiles voisines, comme ils l’ont fait à Gaza. En attaquant une ambassade iranienne, en multipliant les tirs vers le Liban, Netanyahou, ses ministres d’extrême droite et ses généraux prennent délibérément le risque d’une escalade guerrière dans la région.

Depuis le début de la destruction de Gaza, l’Iran et le Hezbollah, malgré leur rhétorique virulente contre l’État sioniste et leur soutien affiché à la cause palestinienne, ont eu une attitude nettement moins va-t-en-guerre qu’Israël. La raison principale est qu’ils savent que celui-ci peut compter sur le soutien militaire permanent des États-Unis. Depuis des semaines maintenant, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken multiplie les tournées au Moyen-Orient en prétendant rechercher une solution politique pour la Palestine. Des négociations se déroulent dans différentes capitales de la région. Blinken répète que les États-Unis veulent à tout prix éviter que le massacre israélien à Gaza ne se transforme en une guerre régionale plus vaste. Mais dans le même temps, semaine après semaine, dizaines de milliers de morts après dizaines de milliers de morts, les États-Unis ont continué de fournir armes et munitions à Israël. Jusqu’au 25 mars, ils se sont opposés à toute résolution de l’ONU appelant à un cessez-le-feu à Gaza.

Le jusqu’au-boutisme et la fuite en avant guerrière de Netanyahou finissent par préoccuper les dirigeants impérialistes, qui ne souhaitent pas une extension du conflit à une région qu’ils ont pourtant eux-mêmes truffée de bombes à retardement. Cela les a conduits à hausser le ton, à critiquer publiquement les dirigeants israéliens, à voter enfin une résolution critique sans effet. À Gaza, la population palestinienne continue de mourir. Dernièrement l’armée israélienne a achevé la destruction de l’hôpital al-Shifa en faisant des centaines de victimes et a abattu sept occidentaux membres d’une ONG. À l’extérieur, Israël continue de lancer des raids.

Le gouvernement israélien ignore ouvertement non seulement les résolutions de l’ONU, mais aussi les conseils bien mesurés venant de Washington. L’impuissance de Biden à le modérer s’étale au grand jour. Netanyahou sait qu’il peut se permettre cette attitude provocante parce que Israël reste, pour les États-Unis, le gendarme régional le plus sûr pour assurer par la terreur l’ordre impérialiste au Moyen-Orient.

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