Assurances : les catastrophes naturelles et celles qui le sont moins03/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2905-c.jpg.445x577_q85_box-2%2C0%2C713%2C922_crop_detail.jpg

Leur société

Assurances : les catastrophes naturelles et celles qui le sont moins

Lors de la publication de leurs chiffres, mercredi 27 mars, les compagnies d’assurance se sont inquiétées de la flambée de leurs coûts : 6,5 milliards pour 2023, alors que la moyenne était de 2,7 dans les années 2000.

Ce serait surtout la conséquence des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes.

Le problème est bien sûr mondial : l’assurance des événements climatiques dépasse 100 milliards de dollars depuis 2020. Aux États-Unis, le premier assureur californien refuse de nouveaux contrats, et prévoit même de ne pas en renouveler 72 000 d’ici l’été. Les autres assureurs font de même, et certains territoires sont laissés sans solution.

En France, assureurs et réassureurs – les compagnies qui assurent les assureurs – ont fait augmenter les prix des contrats d’assurance-dommages et prévoient que la prime « catastrophe naturelle » passe de 12 à 20 % en 2025. Non seulement la mesure contribue à maintenir des marges confortables pour ces grandes compagnies mais, en plus, l’État français intervient, à travers la Caisse centrale de réassurance, pour rembourser 50 % de leurs dépenses liées aux catastrophes climatiques.

S’il est évident que le nombre de celles-ci augmente, il est tout aussi évident que leurs conséquences devraient être entièrement payées sur les profits des grandes sociétés du secteur de l’assurance, y compris les profits accumulés les années précédentes, lorsque la facture était plus légère pour elles.

Faire face aux nouveaux risques induits par le changement climatique nécessiterait une réorganisation générale de l’économie et de la société. Mais le système capitaliste est incapable de prévoir et de planifier. Au lieu de cela, chaque assuré est laissé seul avec ses problèmes. En Outre-Mer, près de 30 % des propriétaires n’ont pas d’assurance habitation, soit par manque de moyens, soit parce que les assureurs ne veulent pas les prendre en charge. Et le même phénomène prend de plus en plus d’ampleur dans les nombreuses communes frappées par les inondations et les tempêtes qui se sont succédé ces derniers temps.

Dans cette société, ce sont les profits qui sont assurés, pas les populations.

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