Dette publique : aux capitalistes de payer !03/04/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/04/P5-1_D%C3%A9ficit_loi_de_la_gravit%C3%A9_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Dette publique : aux capitalistes de payer !

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a reçu jeudi 28 mars à Bercy les partis d’opposition parlementaire, pour entendre leurs suggestions sur le déficit public.

Illustration - aux capitalistes de payer !

Un débat à l’Assemblée nationale est annoncé pour le 29 avril, trois jours après que les agences Moody’s et Fitch auront délivré leur note, qui contribue à influer sur le coût des emprunts de l’État français sur les marchés financiers.

Le déficit public, à 5,5 %, est certes plus élevé que le gouvernement ne l’avait anticipé officiellement. La dette publique, représentant 110 % du PIB, a dépassé les 3 100 milliards d’euros. Mais cette dramatisation entretenue à propos de l’état des comptes publics sert aussi le gouvernement, en lui permettant de justifier de nouvelles attaques contre la population. Car il n’entend pas diminuer la part de l’argent public versée aux entreprises, à hauteur de 200 milliards par an depuis des années. Le gouvernement veut donc trouver 10 milliards d’économies budgétaires pour 2024 et 20 milliards pour 2025. L’organisation d’un débat parlementaire vise à dissimuler le fait que le choix de faire payer les classes populaires est déjà pris.

Pour se démarquer un peu du gouvernement et préserver ainsi sa future carrière politique, la présidente Renaissance de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est déclarée « partisane de regarder lorsqu’il y a des superdividendes, des superprofits, des rachats d’actions massifs par les entreprises », comme moyen de faire entrer de l’argent. Le Maire lui a opposé un refus catégorique, expliquant que le gouvernement avait fait le maximum en instaurant une taxe supplémentaire sur les profits des énergéticiens. La belle affaire ! Alors que TotalEnergies avait réalisé 36 milliards d’euros de bénéfices en 2022, en hausse de 90 %, qu’Engie en avait engrangé 5 milliards, contre 2,9 l’année précédente, la supertaxe sur ces superprofits a fait entrer tout au plus 600 millions d’euros dans les caisses de l’État.

En réalité, cette discussion est elle-même une diversion. Ce ne sont pas seulement les superprofits qu’il faut taxer. Les résultats des entreprises du CAC 40 battent tous les records, dépassant 150 milliards d’euros au total pour 2023. Ce sont tous ces profits qu’il faut mettre à contribution ! Ce sont les capitalistes qui, en pillant les caisses de l’État, ont creusé les déficits publics et la dette. À eux de payer !

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