Éducation nationale : les pompiers pyromanes03/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2905-c.jpg.445x577_q85_box-2%2C0%2C713%2C922_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : les pompiers pyromanes

La ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a annoncé le 29 mars la création d’une « force de sécurité mobile scolaire », ainsi que la suspension des Espaces numériques de travail (ENT) dans les établissements scolaires jusqu’aux prochaines vacances.

La ministre prétendait ainsi répondre aux tensions qui se sont manifestées ces derniers jours avec la démission du proviseur du lycée Maurice-Ravel à Paris et l’envoi de vidéos menaçantes, via les ENT de plusieurs centaines d’établissements scolaires.

La suspension des ENT peut certes éviter la diffusion d’images choquantes en cas de piratage, mais elle va surtout couper une bonne partie de la communication entre les enseignants, les élèves et les familles, au risque de créer des problèmes administratifs, pour la création de dossiers par exemple. Quant à la nouvelle « force mobile », elle sera composée d’une vingtaine de cadres de l’Éducation nationale pour toute la France. Elle ira rejoindre les « équipes mobiles de sécurité » déjà en place depuis 2009, et dont l’efficacité est forcément limitée, faute de s’attaquer réellement aux racines de la situation.

Le gouvernement prétend se tenir aux côtés des enseignants et des personnels visés par ces attaques. Mais c’est bien lui qui laisse les établissements scolaires tomber en ruine, qui n’embauche pas suffisamment d’enseignants, d’infirmières, de psychologues, dont l’action vis-à-vis des élèves serait bien plus efficace et durable que celle d’une « force mobile ». C’est lui également qui entretient un climat malsain de racisme et de xénophobie, avec ses discours sur la lutte contre l’immigration, qui a des répercussions au sein des écoles.

L’école n’est pas une bulle protégée du monde extérieur. Les menaces qui pèsent sur l’ensemble de la société entrent dans les établissements scolaires. Mais les tenants de l’ordre établi se gardent bien de dire qu’ils en sont directement responsables.

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