Soudan : un an de guerre01/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2909-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Soudan : un an de guerre

Le 15 avril à Paris, une conférence internationale s’est penchée sur le sort du Soudan, déchiré depuis un an par la rivalité brutale entre seigneurs de la guerre.

En avril 2023, les deux principales forces de répression qui étaient alliées contre la population soudanaise sont entrées en guerre. Les Forces armées soudanaises sous le commandement du général al-Bourhane, et les forces de soutien rapide du général Daglo, dit Hemetti, avaient réprimé la mobilisation populaire qui avait chassé le dictateur al-Bachir en 2019. Après avoir tiré sur des manifestants qui occupaient le centre de la capitale, Khartoum, les deux généraux avaient renversé ensemble en 2021 le gouvernement civil qui s’était mis en place.

La rivalité sourde entre al-Bourhane et Hemetti s’était alors muée en un affrontement direct pour le pouvoir. Les forces d’al-Bourhane bénéficient du soutien de l’Égypte, de l’Iran, du Qatar, de la Turquie et de l’Érythrée. De son côté, Hemetti a l’appui des Émirats arabes unis et achète des armes qui transitent par les zones d’Afrique où la milice russe ex-Wagner est implantée.

La guerre qui déchire le Soudan dépasse donc les frontières de ce pays de près de 45 millions d’habitants. Elle a déjà fait près de 50 000 morts. Fuyant les combats, les bombardements aériens, les viols et la famine, 8 millions de personnes se sont déplacées, dont 1,6 million au-delà des frontières, survivant dans des camps où elles manquent de tout.

À l’invitation du ministre des Affaires étrangères français, Séjourné, la conférence de Paris a promis deux milliards d’euros pour « répondre aux besoins les plus urgents », selon Macron. Une réponse internationale que les ONG jugent honteuse au regard des nécessités.

Cette conférence a été l’occasion pour les grandes puissances impérialistes, qui vendent des armes et financent des guerres partout dans le monde, de faire étalage de commisération envers les victimes et d’appel à la négociation et au cessez-le-feu. Les incendiaires donnent des conseils pour éteindre les flammes et demandent aux tigres qu’ils ont nourris de se muer en agneaux.

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