Stellantis – Italie : des milliers d’emplois détruits03/04/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/04/P14-2_Poissy_Stellantis_rassemblement_du_2_juin_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C799%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis – Italie : des milliers d’emplois détruits

Tout en promettant nouveaux modèles, investissements et créations d’emplois à gogo pour un futur nébuleux, la direction de Stellantis a signé un accord pour une première fournée de 2 510 départs dans plusieurs usines italiennes du groupe.

Illustration - des milliers d’emplois détruits

À Turin, l’usine historique Fiat Mirafiori sera la plus touchée, avec 1 520 départs, dont 733 employés des bureaux et 300 ouvriers de Carrosserie. Celle de Cassino, dans le sud du pays, perdra 850 emplois, dont 300 transférés à l’usine de Pomigliano, en banlieue de Naples, à plus de 90 kilomètres. Non loin de là, l’usine de moteurs de Pratola-Serra supprimera 100 postes.

À la tête du géant Stellantis, formé des groupes PSA, Chrysler et Fiat, Tavares est très grassement payé pour faire grimper les profits des actionnaires – 18 milliards pour 2023 – et, des États-Unis à l’Italie, il restructure à tour de bras. C’est sur la peau des travailleurs que cette « rationalisation » au profit des actionnaires se fait. Les cadences ont augmenté, les pauses ont diminué, les travailleurs ont dû s’adapter aux jours chômés imposés suivis de samedis et d’heures supplémentaires obligatoires, sans parler des transferts d’une usine à l’autre, au gré des besoins de la production.

Après les avoir usés au travail, la direction cherche maintenant à se débarrasser des ouvriers les plus âgés et de ceux que l’exploitation a rendus inaptes. Les primes de départ varient suivant l’âge, de 12 mois de salaire et 20 000 euros pour les 35-39 ans, à 33 mois de salaire et 30 000 euros pour les plus de 55 ans. Pour les travailleurs à quatre ans de la retraite, Stellantis promet de compléter les allocations versées par l’État, pour atteindre 90 % du salaire brut pendant deux ans, qui seront réduits à 70 % les deux années suivantes.

À l’exception de la Fiom, fédération de la métallurgie de la CGIL, les centrales syndicales ont signé l’accord, prétextant qu’il ne fallait pas décevoir les travailleurs contents de quitter l’entreprise avec un peu d’argent. Toutes appellent à une journée de grève le 12 avril prochain, mais elles placent la mobilisation sur le terrain des « investissements et du plan industriel pour l’Italie », reprochant à Tavares de favoriser la production dans d’autres pays.

Elles se retrouvent ainsi à chanter la même chanson que le gouvernement d’extrême droite de Meloni. Son ministre des Entreprises et du made in Italy, Adolfo Urso, a entamé le 2 avril une série de discussions dans toutes les usines Stellantis d’Italie. La direction du groupe s’en moque et ne se déplace même pas, mais c’est l’occasion pour Urso de froncer des sourcils courroucés et de faire semblant de croire qu’il peut influencer la politique du trust.

Tavares prend des décisions en fonction d’un intérêt bien supérieur, celui du niveau de profits qu’il doit aux grands actionnaires. C’est dans leurs milliards qu’il faut aller puiser pour arrêter la saignée des emplois, la dégradation des conditions de travail et les salaires au rabais, non seulement dans les usines d’Italie, mais à l’échelle du groupe entier. Dans cette bataille contre le patronat, tous les travailleurs du groupe, quels que soient le pays où ils sont exploités ou leur statut, ont intérêt à unir leurs forces.

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