Le Trésor du capital03/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2905-c.jpg.445x577_q85_box-2%2C0%2C713%2C922_crop_detail.jpg

Leur société

Le Trésor du capital

Les trois mille milliards d’euros de la dette publique, creusée pour satisfaire aux besoins du grand capital, sont gérés par un organisme particulier, dépendant du ministère de l’Économie et des Finances, France Trésor.

Dans cette agence, un quarteron de hauts fonctionnaires sont chargés de surveiller les flux financiers de l’État, d’emprunter au meilleur taux ce qui doit l’être, de rembourser à temps, de placer « au mieux des intérêts publics » d’éventuelles liquidités excédentaires. Ils déterminent chaque mois la somme à emprunter et émettent, au jour dit, les obligations d’État, fixent leur nombre et leur taux.

La dette n’augmente pas seulement parce que l’État dépense sans compter pour soutenir les profits privés, ni même seulement parce que France Trésor doit emprunter chaque mois de quoi rembourser les traites à échéance. Elle augmente, et augmentera de plus en plus, parce que les taux d’intérêt augmentent et que France Trésor paye de plus en plus cher les sommes nécessaires au remboursement.

Le service de la dette, la somme versée chaque année pour faire face aux échéances, doit ainsi passer de 51 milliards en 2023 à 55 milliards en 2024. Ces milliards sont versés aux détenteurs de la dette, c’est-à-dire aux grandes entreprises financières, agissant pour le compte des riches familles bourgeoises, moitié en France, moitié sur le marché financier international. Ces entreprises gagnent ainsi sur les deux tableaux : elles sont les bénéficiaires des largesses de l’État, et en même temps elles lui prêtent à intérêt.

La bourgeoisie se fabrique ainsi une rente en prêtant à l’État son propre argent, et en fait en pillant la population par l’intermédiaire de l’impôt.

Ce n’est pas nouveau et cela ne dépend absolument pas de la composition du gouvernement ou de ses prétentions politiques.

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